Émissions sonores de la Barbastelle : Alternance caractéristique
En hétérodyne (comparaison de fréquence en direct)
En expansion de temps (son ralenti 10 fois)
L’Oreillard roux, Plecotus auritus
Ce sont ses oreilles qui lui ont valu ce nom qu’il porte à merveille. L’Oreillard roux, également nommé Oreillard brun, est une chauve-souris de taille moyenne facilement reconnaissable à ses grandes oreilles souples qu’il rabat en arrière en hiver lorsqu’il est posé dans un interstice.
En France, elle est présente partout mais devient plus rare sur le pourtour méditerranéen. En Limousin, l’espèce est bien présente et notée comme assez commune.
L’Oreillard roux est une espèce forestière utilisant un large éventail de types forestiers. En Limousin, on la rencontre aussi bien en taillis de châtaignier dans le sud de la Haute-Vienne que sur les montagnes du plateau de Millevaches. Elle délaisse en revanche les plantations de résineux monospécifiques dans lesquels elle ne peut trouver les papillons qu’elle consomme majoritairement. Elle préfère les forêts encombrées avec la présence de sous-étages car elle chasse souvent au sein du feuillage. Lorsqu’il s’installe en cavité arboricole, l’Oreillard roux va utiliser un réseau de gîtes en changeant tous les 1 à 5 jours dans un rayon de quelques centaines de mètres.
L’Oreillard gris, Plecotus austriacus
L’Oreillard gris, Plecotus austriacus, ressemble beaucoup à son cousin l’Oreillard roux. Comme tous les oreillards, il possède de grandes oreilles qui repliées en arrière, lui donne l’apparence d’un bélier. Son museau est en revanche un peu plus long que celui de l’Oreillard roux et d’un aspect grisâtre ; cet aspect plus sombre donne l’impression d’un masque noir autour des yeux.
En France, il est présent sur l’ensemble de l’hexagone mais les connaissances quant à son occurrence
sont fragmentaires. Le Limousin n’échappe pas à la règle et l’espèce est mal connue. L’Oreillard gris utilise majoritairement les habitations comme colonie de mise-bas. Il affectionne ainsi les combles non-aménagés où il s’accroche aux chevrons ou se glisse dans la structure de la charpente. Il utilise également les linteaux en bois. A l’inverse de l’Oreillard roux, c’est une espèce plus de milieux ouverts qui affectionne les paysages en mosaïque avec des zones de prairies, de jardins et de cultures.
La Barbastelle d’Europe, Barbastella barbastellus
La Barbastelle d’Europe est une chauve-souris atypique qui se différencie aisément des autres espèces. En effet, son museau court et trapu est surmonté de larges oreilles noires trapézoïdales qui se rejoignent au milieu du front. Son pelage est entièrement noir anthracite.
L’espèce est omniprésente en France mais beaucoup plus rare sur le pourtour méditerranéen. En Limousin, cette espèce est bien présente même si elle devient plus rare sur la Montagne Limousine.
La Barbastelle d’Europe est une espèce forestière typique qui utilise principalement les cavités arboricoles et décollements d’écorces comme gîtes de mise-bas. La Barbastelle d’Europe est une espèce nécessitant la présence d’un réseau d’arbre-gîte pour le bon déroulement de son cycle de vie. En période estival tous les 3-5 jours, la colonie se déplace et change d’arbre-gîte. Ceci serait une stratégie pour éviter les maladies et parasites, qui pourraient s’installer si un seul arbre-gîte était utilisé. Elle a cependant su s’adapter aux constructions humaines et se rencontre régulièrement derrière les volets, le bardage des bâtiments, dans les linteaux en bois (jamais en pierres) et au sein des toitures. Espèce sédentaire, la distance qui sépare les gîtes d’été aux sites d’hiver n’excède généralement pas les 40 km. Ces derniers peuvent être arboricoles mais sont le plus souvent souterrains particulièrement lorsque l’hiver est rude.
En chasse, les milieux forestiers sont déterminants ainsi que les zones humides et bocagères composées de haies hautes et épaisses. Les individus peuvent exploiter dix territoires de chasse différents en une nuit. Pour passer d’un territoire à un autre, la présence de corridor de déplacement telle que des hautes haies et des allées forestières sont indispensables.
Le Minioptère de Schreibers, Miniopterus schreibersii
Les Minioptéridés ne sont représentés que par cette espèce en Europe. Il s’agit d’une chauve-souris de taille moyenne, avec des ailes fines et longues. Les caractéristiques de cette espèce sont le front bombé et les petites oreilles courtes et triangulaires ne dépassant à peine du pelage quasi-uniformément gris.
Quasiment tout le cycle de vie des minioptères se déroulent en milieu souterrain. C’est une espèce très grégaire formant de grands essaims plus ou moins compacts dans des sites où la température est comprise entre 6 à 8°C pour l’hiver et supérieure à 12°C pour l’été. Les colonies de femelles peuvent dénombrer plusieurs milliers d’individus.
L’alimentation est principalement constituée de Lépidoptères de petites tailles. En chasse, les habitats exploités sont les lisières, les mosaïques d’habitats et les zones éclairées artificiellement. Ils peuvent aller à plus de 30 km de leur gîte.
En Limousin, seuls quelques sites en Corrèze sont connus pour être occupés en hiver par cette espèce dont le Gouffre de la Fage. Lors d’une visite en novembre 2020, une quinzaine d’individus en transit ont été observés avec les grands rhinolophes dans la galerie du pendule du barrage de l’Aigle, dont trois individus transpondés à l’été 2020 au Gouffre de la Fage.