Le sonneur à ventre jaune

E. Sansault – Bombina variegata

Le Sonneur à ventre jaune est intégralement protégé en France depuis 1976 et en Europe depuis 1979 (Convention de Berne). L’Europe et la France travaillent ensemble pour conserver cette espèce au travers d’outils comme la Directive Habitats-Faune-Flore de 1992 et de Plans Nationaux d’Actions. Le GMHL anime le Plan Régional d’Actions pour le Sonneur à ventre jaune à l’échelle du Limousin, en collaboration avec la DREAL Nouvelle-Aquitaine.

Le Sonneur à ventre jaune, une espèce remarquable

Le Sonneur à ventre jaune ou simou en occitan, est un petit crapaud d’environ 5 cm facilement identifiable. Un ventre jaune marbré de taches bleu-ardoise ou noires, une pupille en forme de cœur et des pieds entièrement palmés qui lui ont également valu le nom de Sonneur à pied épais. La peau de son dos est marron foncé à gris clair souvent en harmonie avec la couleur du substrat, ce qui lui permet de se dissimuler facilement au regard.

Le Limousin, terre du Sonneur à ventre jaune

Les dernières grosses populations de l’ouest de l’Europe

Le Limousin appartient encore aux quelques régions de France où l’espèce est bien présente. Il est assez commun sur toute la façade ouest de la région, le nord de la Creuse et le sud de la Corrèze. On le retrouve également dans l’est de la Creuse au niveau de la vallée de la Tardes et du Cher. Elle évite les zones au-dessus de 450m d’altitude d’où son absence des Monts d’Ambazac et du plateau de Millevaches et de ses contreforts. Pionnier des micro-habitats aquatiques, le sonneur affectionne les petites pièces d’eau temporaires. Il recherche des milieux peu profonds, bien ensoleillés, dépourvus de poissons et d’autres amphibiens. On le retrouve ainsi dans les ornières des chemins, les mares forestières ou les petites mares de prairies, les fossés de bords de routes, les lavoirs, les carrières, les zones humides, etc. La qualité de son habitat environnant est également très importante ; bois, forêts, prairies, haies sont les milieux qu’il utilise au cours de sa phase terrestre, pour se déplacer et hiberner.

Pays de l’eau, de l’arbre…et du sonneur

De par son réseau hydrogéographique dense, depuis les zones de sources jusque dans les zones de plaine, le Limousin est une région favorable à cette espèce liée originellement aux cours d’eau. Lorsque les rivières n’étaient pas encore calibrées ou aménagées par l’Homme, le sonneur utilisait les petites pièces d’eau plus ou moins connectées au lit en fonction du niveau d’eau. Il trouvait ainsi dans ces vasques des sites de reproduction idéaux. Aujourd’hui, ces sites ont quasiment disparus mais l’espèce a réussi à s’adapter dans certains secteurs propices. C’est pourquoi on le retrouve généralement non loin des cours d’eau. La densité du réseau hydrographique, du couvert forestier et la présence d’une agriculture pastorale paysanne sont les clés du maintien du Sonneur à ventre jaune en Limousin.

Commun mais… menacé

Depuis le début du XXème siècle l’espèce traverse une période de fort déclin dans l’ouest de l’Europe. Disparu de certaines régions de France et même de certains pays d’Europe, le Sonneur à ventre jaune est aujourd’hui considéré en danger d’extinction à l’échelle mondiale. La régression alarmante du sonneur est due à la combinaison de nombreux facteurs en majorité d’origine humaine. Quelles menaces ?

  • La disparition des sites de reproduction par le drainage des zones humides, le comblement des mouillères, le remblai des chemins, la fermeture des zones humides et la disparition des petites mares. L’artificialisation des cours d’eau et notamment la perturbation du régime naturel des crues, ne permet plus à l’espèce de se reproduire dans son habitat originel ;
  • La destruction de son habitat terrestre et disparition du maillage bocager lequel est à la fois un corridor de dispersion indispensable et une zone d’hivernage de prédilection ;
  • L’utilisation de produits phytosanitaires et autres substances chimiques dans l’environnement est encore malheureusement trop fréquente. Les Amphibiens sont particulièrement sensibles à cette pollution compte tenu de leurs mœurs aquatiques ;
  • La présence d’espèces introduites, comme la Grenouille rieuse, Pelophylax ridibundus, qui entre en compétition avec le sonneur sur les sites de reproduction et prédate les larves ;
  • Le dérèglement climatique entraîne une modification des périodes favorables à l’espèce et un changement du régime pluviométrique ; deux facteurs importants pour le sonneur étant donné le caractère temporaire des milieux qu’il utilise.

Le GMHL et le Plan Régional d’Actions Sonneur à ventre jaune

Le GMHL anime le Plan Régional d’Actions pour le Sonneur à ventre jaune à l’échelle du Limousin, en collaboration avec la DREAL Nouvelle-Aquitaine et les associations partenaire de la grande région : Cistude Nature et Poitou-Charentes Nature.

Le petit film d’animation Une année de Sonneur réalisé par collectif Sauvage Garage a été réalisé en 2019 pour accompagner le très joli film L’Hippopotame des ornières de Cistude Nature.

Vous souhaitez nous aider ? Partez à la recherche du Sonneur à ventre jaune !

Et envoyez nous vos observations !

Télécharger la plaquette ici : Avez vous vu Simou ?

Quelques conseils pour favoriser sa présence :

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