Mammifères prédateurs

Notre positionnement sur le blaireau Européen en Limousin

Blaireau européen (Meles Meles) – ©Vincent Van Zalinge sur Unsplash

Ce positionnement non figé est le résultat concerté de plusieurs années de travail.

Version 1 publiée en juin 2021

Depuis plus de vingt ans, le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL) agit pour la protection et l’amélioration des connaissances des Mammifères, des Reptiles, et des Amphibiens sur le territoire Limousin.

Depuis 2006, le GMHL a mis en place la mission MFS : Médiation Faune Sauvage qui consiste à accompagner les collectivités, les particuliers et les professionnels qui ont des difficultés de cohabitation avec la faune sauvage.

Depuis 2019, le GMHL s’intéresse plus particulièrement au blaireau, inclus dans de nombreuses études.

Considérant :

> La place du blaireau, et son droit d’existence parmi les autres espèces dans les écosystèmes du Limousin ;
> Les dégâts pouvant être occasionnés par les blaireaux sur les exploitations agricoles et les voies de chemin de fer ;
> Les carences non négligeables de connaissances sur la dynamique des populations de blaireaux en France ;
> Le manque de connaissances quant à son éthologie et son écologie ;
> L’absence de protocole scientifique rigoureux et robuste pour l’estimation des populations de blaireaux ;
> Le rejet des pratiques de déterrage et de piégeage par la population française ;
> Le succès des vaccinations faces aux zoonoses majeures telles que la rage vulpine ;
> La vaccination inexistante du blaireau en France ;
> L’absence d’effets négatifs majeurs sur les activités humaines en général (transport, agriculture, loisir…) ;
> L’existence de méthodes alternatives pour parvenir à cohabiter et coexister avec la faune sauvage, en particulier le blaireau.

Le GMHL souhaite impulser une dynamique interne, ainsi qu’en partenariat avec les structures compétentes, un travail pour :

> Adopter une démarche scientifique afin d’améliorer notre connaissance de la dynamique des populations de l’espèce ;
> Travailler pour la connaissance de son écologie ainsi que son éthologie (ex: régime alimentaire, structuration sociale, etc.) ;
> Mieux connaître le risque sanitaire et participer à la mise en place de sites sentinelles pour la vaccination contre la tuberculose bovine ;
> Développer et promouvoir des méthodes alternatives pour lutter contre les problèmes de cohabitation avec le blaireau ;
> Le GMHL souhaite pouvoir agir comme médiateur par le biais de sa mission MFS pour y parvenir.

Le gmhl s'engage à :

> Se mettre en relation avec les privés et publics rencontrant des problèmes de cohabitation avec le blaireau pour intervenir et les aider ;
> Travailler tel qu’il l’a toujours fait, avec une démarche scientifique objective, loin des prises de position polarisées ;
> Multiplier les actions de communication autour de l’espèce ;
> Informer, sensibiliser les citoyens et structures (Fédérations, associations, entreprises, services de l’État, etc.) ;
> Rester ouvert et disponible pour engager des discussions autour de ce sujet ;
> Intervenir auprès des centres de formations des futurs exploitants agricoles pour les sensibiliser et les accompagner dans leur cohabitation avec l’espèce.

Le gmhl s'oppose :

> Aux méthodes létales non sélectives et susceptibles de générer de la souffrance aux blaireaux : collets, déterrages, etc ;
> Aux pratiques cynégétiques ne respectant pas les conventions internationales signées par la France ;
> Aux pratiques n’étant pas en adéquation avec les exigences écologiques, scientifiques et culturelles autour de l’espèce ;
> A la période complémentaire pour le déterrage du blaireau car :

1. Elle vise à la destruction d’individus sans connaissances de l’état des populations de l’espèce. Le blaireau est inscrit à l’annexe III de la convention de Berne correspondant aux « espèces de faune  protégées » (Conseil de l’Europe 1979). Cette Annexe stipule que les espèces y figurant « doivent être protégées, mais une certaine exploitation est possible si le niveau de la population le permet. […] Les Parties contractantes interdisent l’utilisation de tous les moyens non sélectifs de capture et de mise à mort et des moyens susceptibles d’entraîner localement la disparition, ou de troubler gravement la tranquillité des populations d’une espèce » ;
2. De plus, la période complémentaire permet l’abattage des jeunes alors même que cela est interdit par l’article L. 424-10 du Code de l’environnement : « Il est interdit de détruire, d’enlever, de vendre, d’acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée, sous réserve des dispositions relatives aux animaux susceptibles d’occasionner des dégâts. »

Le gmhl dénonce :

> Le non-respect des lois européennes dans le cadre de la conservation du blaireau ;
> Le non-respect du Code de l’environnement dans le cadre de la gestion du blaireau en France ;
> Un manque voire une absence totale de prise en compte des avis scientifiques dans la gestion du blaireau en France et en Limousin ;
> Un manque de considération de la société civile largement opposée au déterrage dans les choix de gestion du blaireau.

Le gmhl ne s'oppose pas :

> Aux méthodes létales par tir, ou euthanasie en dernier recours lorsque toutes les solutions alternatives ont été épuisées pour faire face à une problématique impliquant l’espèce.

Le Conseil d’Administration collégial du GMHL.

Fermer Zoom
Le contenu de ce site est protégé.