A la recherche du Campagnol amphibie !
Campagnol amphibie – Martine Maurice
Le Campagnol amphibie est un mammifère semi-aquatique qui apprécie les bords de cours d’eau, les étangs, les canaux et les marais. Il affectionne surtout les berges meubles et riches en végétation herbacée, et préfère les eaux stagnantes ou à faible courant. C’est le plus grand des campagnols, mais le plus petit des rongeurs aquatiques dans son aire de répartition. Contrairement à d’autres mammifères semi-aquatiques, le Campagnol amphibie ne présente presque aucune adaptation morphologique à ce mode de vie particulier. Il possède toutefois un pelage plus dense que celui des autres campagnols, ce qui peut contribuer à limiter les déperditions de chaleur dans l’eau. Sa tête est surmontée de deux oreilles courtes et peu visibles. Il arbore un pelage brun foncé sur le dos qui devient plus clair sur le ventre. Cette espèce ressemble à s’y méprendre à son cousin le Campagnol terrestre dans sa forme aquatique. Son corps mesure entre 27 et 37 cm (queue comprise) et son poids varie entre 165 à 275 g à l’âge adulte.
Actif toute l’année, il est à la fois diurne et nocturne, et vit en petits groupes d’environ 5 individus pour une centaine de mètres de rives. La reproduction a lieu d’avril à septembre, mais elle est possible toute l’année si les conditions climatiques sont clémentes. La longévité de ce campagnol est de 2 à 4 ans. Son régime alimentaire est presque exclusivement végétarien, surtout constitué de graminées, de joncs et de roseaux.
Depuis 2012, le Campagnol amphibie est inscrit sur la liste des espèces protégées de France. Sa destruction est donc interdite, de même que celle de son habitat.
Aidez nous à le trouver !
Campagnol amphibie – Martine Maurice
Observer le Campagnol amphibie n’est pas facile. Mais il est possible de détecter sa présence par certains indices qu’il laisse derrière lui. Attention à chercher les bons indices !
Les indices de présence
Les coulées
En circulant sur les mêmes passages au bord de l’eau, les campagnols amphibies créent des petites coulées (couloirs) dans la végétation. La présence de ces coulées ne suffit pas pour identifier l’espèce de façon certaine.
Les empreintes
Les empreintes du Campagnol amphibie mesurent environ 2cm de long pour les pattes postérieures. Elles ressemblent beaucoup à celles du Rat surmulot. Le seul critère fiable pour les distinguer est le nombre de pelotes plantaires sur les pattes postérieures : 5 chez le Campagnol amphibie, 6 chez le Rat surmulot. Mais c’est surtout théorique, car sur le terrain les pelotes ne marquent pas toujours !
Les terriers
L’entrée du terrier mesure environ 6 cm de diamètre. Elle est généralement située sous l’eau, donc peu visible et pas identifiable de façon sûre. Le terrier n’est pas un indice de présence très fiable.
Illustration d’un terrier de Campagnol amphibie – Manon Devaud
Les réfectoires
Le Campagnol amphibie accumule en petits tas des morceaux de tiges ou de feuilles coupées dont il se nourrit. Mais il n’est pas le seul à produire de tels « réfectoires ». Cet indice ne suffit donc pas non plus pour pouvoir l’identifier avec certitude.
Les crottes !
Les crottes mesurent environ 1 cm de long et 4 mm de large en moyenne. Leur couleur est très variable , du vert au brun et même au noir selon la fraicheur. Par contre, leur forme et leur aspect varient peu. Les crottes peuvent être isolées ou déposées en petits tas appelés « crottiers », disposés à différents endroits sur la berge. Les crottes et surtout les crottiers typiques sont les meilleurs indices de présence du Campagnol amphibie.
Crottes de Campagnol amphibie – Manon Devaud
Attention à ne pas confondre !
Le Campagnol agreste, le Rat surmulot, le Rat musqué peuvent faire des crottes qui ressemblent à celles du Campagnol amphibie, mais la taille ou la texture diffèrent et permettent de ne pas les confondre.
Alors à vos bottes ! Partez à la recherche des indices de présence du Campagnol amphibie, et transmettez-nous vos observations via l’application Naturalist ou sur Faune-Limousin.org, et aidez nous à protéger cette espèce !
Avec le soutien financier de France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine, et le Fonds Européen de Développement Régional